Au cours de la décennie 90, le secteur de l’eau en Afrique a connu beaucoup de mutations suite aux reformes imposées par la banque mondiale pour tenter de rendre marchand le service public d’eau, question d’accroître la performance et la compétitivité des sociétés d’eau. C’est ainsi que dans plusieurs pays on est passé d’une société unique assurant tous les services d’eau depuis le captage jusqu’à la distribution, à la création d’entités séparées, l’une pour la gestion du patrimoine, l’autre pour la distribution. Ainsi ces réformes ont vu naitre des sociétés d‘assainissement, de régulation, ou même des entités commerciales de service d’eau. Le besoin en personnel de management à l’époque étant subitement devenu largement inférieur à la demande, et étant donné que les managers de toutes ces nouvelles entités étaient toujours “puisés“ dans les sociétés-mère existante, l’AAEA a alors pensé à la création d’une Académie Africaine de l’Eau et de l’Assainissement, dans le but ultime d’enseigner, capaciter les managers (anciens et nouveaux), le leadership pour la gestion du changement.
Autour de 2004, quelques formations ont eu lieu avec l’appui de la Banque Mondiale et l’Ouganda à travers la compagnie d’eau et d’assainissement, National Water and Sewerage Corporation (NWSC) qui s’était proposée très tôt d’abriter/d’héberger cette académie, du moins son bureau de coordination. Depuis lors, beaucoup de discussions ont eu lieu sur la forme de ce projet ; comment prendre en compte les besoins spécifiques des pays, des régions et plus particulièrement ceux du sous-secteur de l’assainissement. Bien plus, face aux défis quantitatifs et qualitatifs des ressources humaines dans le secteur de l’eau en Afrique, il s’est montré inopportun de créer une académie uniquement dédiée aux managers.
Des lors, AWASA se trouve donc ouverte à toutes les catégories de ressources humaines du secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique.
Modèle désagrégé
L’un des arguments fédérateurs des membres de l’AAEA pour s’accorder sur l’idée de la création de AWASA a été son modèle d’établissement et de fonctionnement. En effet pour tenir compte des spécifiés des pays et des régions, AWASA a opté pour un modèle de fonctionnement satellitaire avec un centre de coordination basé en Ouganda et des centres collaborant basés dans les régions ou les pays. Pour ce qui est du statut juridique, une étude tenant compte de l’environnement institutionnel des organisations basées en Ouganda a été faite et le modèle d’ONG Internationale a été adopté par le Comité de Direction (CD) de l’AAEA. Ce modèle prévoit que AWASA en tant que ONG Internationale créée par l’AAEA sera dans un premier temps hébergé par NWSC Le centre administratif central avec une petite unité fonctionnelle, composée d’un Directeur et de quelques employés de soutien pour gérer les finances, les partenariats et le marketing. L’AWASA conclurait des accords de partenariat avec un éventail d’établissements universitaires ou de formation locaux établis ou prestigieux, qui accueilleraient les cours de formation de courte durée et les cours phares à plus long terme de l’AWASA. Il y aurait également un lien actif avec les principales sociétés d’eau et l’assainissement des sous-régions.
Modèle d’Affaires
Les avantages qu’offre ce modèle de fonctionnement sont nombreux dont entre autres :
La réduction des frais généraux - Les coûts de base de l’AWASA seraient réduits car avec l’enseignement externalisé, le siège social de l’AWASA n’aurait besoin que d’un petit nombre de personnel / bureaux.
L’accessibilité – le fait d’avoir des établissements à proximité de marchés cibles clés rendrait la fréquentation beaucoup plus attrayante pour les cadres supérieurs, ce qui réduirait les temps de déplacement et les coûts.
Les installations d’enseignement – en demandant à des écoles de commerce et à des établissements universitaires prestigieux d’accueillir des cours de l’AWASA, l’AWASA serait en mesure d’offrir des environnements d’apprentissage supérieurs, sans le coût de leur développement ou de leur maintenance.
La flexibilité et pertinence locale – le modèle désagrégé donne également à l’AWASA la plus grande flexibilité dans la sélection des établissements et des emplacements pour des objectifs d’apprentissage spécifiques et l’adaptation des contenus aux besoins locaux.
Les formations
Les formations de type professionnalisante très pratiques, prête à l’usage seront reçues de façon modulaire par des professionnels en emploi, des alumni gradués en section eau-assainissement dans les universités et grandes écoles, en collaboration avec des fournisseurs d’équipements si nécessaire. Les cours seront dispensés par les professionnels en présentiel et en ligne, y compris les séances pratiques et visites de sites (benchmarking). Il y aura par exemple des Forums sur l’innovation et les pratiques exemplaires, des cours professionnels de courte durée, des master-Class, des cours de master, par exemple MBA en gestion des services publics…
Il est aussi envisagé une collaboration étroite avec des universités offrant des formations de type LMD dans le domaine de l’eau. Ces collaborations permettront de négocier des équivalents-crédit entre les modules dispensés à AWASA et les programmes de ces universités. Par ailleurs, il est prévu des formes de Co-diplomation pour faciliter la reconnaissance des certificats de l’AWASA dans les pays et les régions. C’est par ce processus que nous entendons couvrir toutes les cibles / couches de travailleurs y compris les jeunes diplômés des universités, afin de contribuer de façon significative à l’amélioration des performances du secteur en Afrique.
